À l'aube même de notre départ, nous changions déjà le tracé de notre parcours. Un an plus tard, rien a changé. Le voyage a confirmé même cette idée : voyager, c'est être mobile de corps et d'esprit, c'est la liberté de pouvoir changer ses plans et dire à l'autre un matin " allez, viens, on va à Berlin". Initialement, ce qui était prévu, c'était de visiter 3 capitales européennes des pays de l'est, Budapest, Bratislava et Vienne et puis tranquillement rentrer à la maison. C'était sans compter nos éternels changements de plan, nos envies subites et un coup de fil surprise, "Ne bougez pas, je vous rejoins les copains", qui ont fait passer notre compteur des capitales de 3 à 5 ajoutant Prague et Berlin à la liste. Alors pour ce qui sera certainement un des derniers articles de notre voyage, nous changeons de format. À travers cet article, vous découvrirez les 5 derniers pays que nous avons traversé ; la Slovaquie, la Hongrie, l'Autriche, la République Tchèque et l'Allemagne, par leur capitale, respectivement ; Bratislava, Budapest, Vienne, Prague et Berlin en 3 points : notre impression générale, notre lieu "coup de cœur" et une anecdote de voyage. 


BRATISLAVA 

(capitale de la Slovaquie)


NOTRE IMPRESSION : à l'image du reste de la Slovaquie et comparée a ses cousines européennes, Bratislava est une petite capitale. L'hypercentre est charmant et à des allures de village. Par sa taille, la visite se fait facilement à pied en quelques heures seulement. Elle, qui est assez vivante en journée, nous l'avons trouvé quelque peu éteinte à la nuit tombée.

NOTRE LIEU COUP DE COEUR : le parking où nous avons dormi durant deux nuits. Sans blague, rien ne nous a réellement marqué à part ce parking. Idéalement placé pas loin du centre-ville, il nous offrait une jolie vue sur le fleuve le matin au petit-déjeuner. Déformation de la vie en van...

NOTRE ANECDOTE : on se souvient d'une journée bénie des dieux, où après qu'une femme nous a laissé rentrer quasiment gratuitement dans une super exposition qu'on trouvait trop cher, un serveur nous a offert nos consommations prétextant ne pas trouver ou ne pas vouloir chercher la note. Ah les nuances de la langue ! On n'a pas tout compris, mais on a saisi l'essentiel et il ne fallait pas nous le dire deux fois...



BUDAPEST

(capitale de la Hongrie)


NOTRE IMPRESSION : la ville est divisée en deux. La partie ouest (Buda) ressemble à un petit village pavé. La partie est (pest) est plus moderne et regorge de grandes avenues et leurs magasins. En plus de craquer pour le charme de la ville et son architecture typique, on a été impressionné par la taille et le style architectural du parlement.

Nous avons eu un coup de cœur pour la cuisine hongroise. On n'a pas réussi à goûter à tout, mais on retiendra les délicieuses brioches chaudes cuites à la broche et les multiples déclinaisons du chou (farci, en choucroute...). On retiendra un délice sucré qui a émoustillé nos papilles : un chocolat blanc chaud et sa boule rhum raisin. Autrement, il faut venir faire la fête à Budapest et faire un tour dans les mythiques "ruines bar", comme leurs noms l'indiquent, ce sont des bars installés dans des bâtiments désaffectés. Certains sont un peu sur vendus à notre goût, mais d'autres valent le coup d'œil, comme le Szimpla et sa déco brocantesque. Definitly Budalover !

NOTRE LIEU COUP DE COEUR : le choix est dur tellement cette ville nous a plu. Les bains Széchenyi sont sûrement notre lieu préféré. C'est un lieu incontournable de la ville, car il est chargé d'histoire. L'architecture est typique et magnifiée. L'endroit reflète la mentalité des Hongrois, on prend soin du corps et de l'esprit, on peut jouer aux échecs dans les bains. Enfin, le plus important, on y prend du bon temps et on apprécie les bains brûlants extérieurs quand les températures sont négatives.

NOTRE ANECDOTE : gourmands que nous sommes, nous avons cherché une pâtisserie pour déguster de bons gâteaux. Nous sommes allés dans une institution. Première surprise, des gâteaux en vitrine dont les intitulés évoquent clairement de célèbres connus et reconnus pâtissiers français. On est sceptique, mais pas pour autant fermé à l'idée. Ça se gâte quand le serveur nous vente leur super dessert de fruit en trompe-l'oeil inspiré du pâtissier Cédric Grolet. Pas de chance, on est de grands fans de ce type, et leur fruit ressemble juste à de la dînette pour enfant. Cédric, si tu nous lis, ton travail a été souillé !



VIENNE 

(capitale de l'Autriche)


NOTRE IMPRESSION : pour la découverte de Vienne, nous ne serons pas deux, mais 4. Nous accueillons pour le week-end un couple d'une énergie exemplaire, d'une ouverture d'esprit sans mesure et d'une forme physique impressionnante : dans la famille Ferlay, je demande le père et la mère ! 

Leur compagnie et la joie des retrouvailles ont compensé notre déception de la ville. On se sent minuscule face à la grandeur des bâtiments et largeurs des avenues, c'est beau, certes, mais la moindre activité coûte chère, trop chère pour notre maigre bourse. Les mythiques cafés où l'on fait la queue dehors pour déguster l'emblématique café viennois, sont médiocres. On cite Bib : " le chocolat chaud a le même goût qu'au "bar des sports". On ne vous parle même pas de l'accueil qui est glacial... Déjà, qu'on avait froid ! On a qualifié Vienne de "ville d'empereur pour les empereurs". Heureusement, par expérience, nous savons que lorsque nous sommes déçus par la ville, la gastronomie nous réconciliera avec elle. Nous partagerons plusieurs repas délicieux en famille qui nous redonnerons le sourire.

NOTRE LIEU COUP DE COEUR : sans hésiter, notre lieu préféré a été cette fabuleuse brocante du samedi matin près du marché central. Bien qu'il faisait froid, on a profité d'un grand soleil pour déambuler entre les stands des brocanteurs. On a aimé la sélection des objets à chiner, leurs prix abordables, et pour les plus chers, juste le plaisir des yeux. Tout le monde est reparti avec son petit objet souvenir négocié. Midi sonnant, on a filé au marché de produits locaux juste à côté, déguster un verre de vin et une saucisse grillée.

NOTRE ANECDOTE : Bib qui, non rassasié de sa première saucisse grillée, se pointe devant le vendeur en lui demandant dans son meilleur français à sonorité lyonnaise "tu m'en mettras une autre !"'. Le pouvoir de la saucisse, ils se sont compris !



PRAGUES 

(capitale de la République tchèque )


NOTRE IMPRESSION : après le couple Ferlay, c'est une grande pointure dans son domaine, le lard, que nous accueillons à bord du vaisseau pour une semaine. J'ai nommé le dynamique et presque un peu brut Pierre Dedoxa (ne vous fiez pas à ses initiales.). Nous sommes ravis de retrouver notre comparse blond vénitien après de multiples faux espoirs.

Arrivée humide à Pragues où pendant les quatre jours précédents, nous avons connu la pluie, la neige, la buée, l'humidité et le froid, sans pouvoir se réchauffer, notre chauffage étant défaillant. Et dire que Pierre voulait tester la vie en van, il est servi. Pierro, bien que résistant, pressa l'arrivée en ville pour y trouver une couche plus confortable que la planche en bois ou le siège passager avec lequel il a alterné durant 4 nuits. On tient quand même à le féliciter d'avoir été d'une compagnie agréable alors qu'on a vécu les pires conditions de notre année de voyage. Il s'est aussi donné la mission d'égayer nos plats de je cite, "mangeurs de graines", en y ajoutant une touche de lard, de gratons ou de chips au lard, du gras quoi ! Ensemble, on a découvert Pragues et on peut dire que la ville nous a tous les trois séduite. Pas seulement parce que c'est la capitale de la bière, nous y verrons un nombre conséquent de Taverne aux plats typiques et testerons un bon nombre de bières différentes en accompagnement, mais aussi parce que c'est une ville pleine de charme. Le centre pavé a une belle allure avec ses bâtiments patinés par le temps. Les touristes sont présents en masse mais comme à notre habitude nous fuyons rapidement les lieux touristiques pour déambuler dans les rues cachées de la ville. La cathédrale St Guy est encore plus incroyable la nuit et nous profitons de la fraîcheur du soir pour ouvrir la saison du vin chaud. 

NOTRE LIEU COUP DE COEUR : (pour la blague) la découverte d'un repère (pas dans le routard celui-là) c'est-à-dire un bar avec à l'intérieur une bande de gaulois assoiffée de death métal. Après une soirée un peu light, notre lardon suit par curiosité un grand tchèque un peu gauche dans des escaliers. Une espèce d'armoire à glace avec une barbe énorme apparaît derrière une porte à barreaux et nous ouvre. A l'intérieur une ribambelle de métalleux en tout genre, cheveux long, moustache gauloise et rangers noires. Plafond enfumé, l'enceinte gueulait du hard rock, on n'était clairement pas dans le thème !

NOTRE ANECDOTE : un resto presque basket ! Suite à une grande déception gustative et un serveur résolu à ne pas vouloir nous donner une carafe d'eau, la sentence est irrévocable. Nous intervertissons notre note avec celle de la table précédente, faisant passer notre note de 1200 à 500 couronnes. Signe divin lorsqu'au moment de régler a lieu une panne de courant dans tout le restaurant. On accélère la manœuvre et pressons le pas ! Ne jamais refuser une carafe d'eau à un Français !



BERLIN 

(capitale de l'Allemagne) 

((et non pas Dublin maman ))


NOTRE IMPRESSION : certainement, la partie la plus froide de notre voyage, les températures sont descendues jusqu'à -3. Sans chauffage, on le rappelle. Ni une ni deux, on a réglé le problème. On est passé par les classiques touristiques de la ville, écumé les librairies d'art et on s'est fait plaisir dans les expos. On a adoré l'ambiance générale de la ville, sa culture street art, sa mentalité écolo bobo, sa programmation festive toute la semaine, ses club-maté-rhum, ses fripes triées et rangées. Petite déception, quant au fait d'être venu en hiver et de ne pas avoir pu profiter des friches artistiques et des clubs offrant leurs espaces en plein air, mieux qu'une fête foraine. Vivement cet été, pour une autre virée.

NOTRE LIEU COUP DE COEUR : le quartier Kreuzberg, qu'on a clairement fait de long en large et en travers, ambiance berlinoise garantie avec ses bars-bougies à l'atmosphère tamisée et super cosy. Pour les nostalgiques, on peut même fumer tranquille à l'intérieur.

NOTRE ANECDOTE : On a aimé les concepts allemands saugrenus, genre le vendeur de burgers délicieux dans des anciennes toilettes publiques du métro.