Difficile d'être imprégnés d'une culture et d'un pays, lorsqu'on y reste moins d'une semaine. Cela dit, on a eu envie de vous faire part de notre ressenti, d'émettre notre avis. La Bosnie c'est avant même d'y mettre un pied, tout un tas de questions : y a-t-il encore des soldats cachés dans les vallons ? Devra-t-on rouler sans s'arrêter pour éviter les groupuscules serbes encore en activités ? Que reste-t-il de ce pays qui a été en guerre il y a si peu d'années ? On ne vous cache pas que nos premières réponses on les a trouvé sur Wikipédia. Mais à l'imagination que requiert l'histoire avec un grand H, la réalité, elle, est bien visible.


Dès notre entrée dans le pays, nous traversons des villes détruites par endroit, dont les bâtiments sont criblés d'impacts de balles. Le tableau pourrait paraître effrayant, cependant les nouveaux bâtiments flambants neufs incarnent l'énergie nouvelle du pays. Les armes sont encore présentes, visibles sur les étales des petits antiquaires du souk de Mostar, dont on peut douter pour certaines de leur authenticité. À l'entrée des parcs de la capitale, Sarajevo, des panneaux indiquent que les armes sont interdites, certainement pour rappeler à ceux qui l'auraient oublié que la guerre est belle et bien terminée. L'architecture de la ville est surprenante. Elle reflète le passé et le renouveau de la ville. En périphérie, on trouve un nombre incalculable de HLM à la hauteur vertigineuse, en piteux états. On trouve encore entre deux immeubles quelques maisons faites de briques et de brocs dont les habitants allumant des feux dans leur jardin et élevant des poules en pleine capitale, semblent encore vivre à l'âge de pierre.. En se rapprochant de l'hyper-centre, c'est un mix entre nouveaux buildings au design de verre et lots de bâtiments d'aspect soviétique dont les hauteurs sont accessibles par les habitants en funiculaire. Notre coup de cœur a été pour le petit quartier de Bascarsija, imprégné de la culture musulmane omniprésente du pays et de la culture turque. Les odeurs de viandes grillées et de pain cuit au four embaume le quartier. Le café bosnien et son rituel nous sont initiés. Le café non filtré nous est servi dans un petit récipient bien typique du pays. Il faut attendre le temps d'une cigarette pour pouvoir le verser dans une minuscule tasse. Pour le sucrer, deux possibilités : y ajouter la boisson servie à côté, composée d'eau, de sucre, de cannelle et de citron ou croquer un bout de sucre et avaler le nectar. Sacrilège à celui qui osera y mettre son sucre directement dedans.



Culinairement parlant, on a été curieux. On a goûté à la street food traditionnelle, le cevapi. Ce plat c'est un peu comme le kebab local, tout le monde en mange à tout heure de la journée. Il se compose de viande de type saucisse grillée, fourrée dans un pain ressemblant à une pita servi avec de l'oignon cru en accompagnement. On vous parle même pas du goût, pas terrible et encore moins de l'haleine... Forts de cette expérience, on a goûté une autre spécialité le burek, sorte de pâte fourré au choix, de viande, de fromage ou d'épinard, cuite dans dans un plat recouvert de cendre. Un peu mieux mais on ne vous en ramènera pas. On a passé 3 nuits et 2 jours à Sarajevo et après avoir dépensé tous nos marks , la monnaie locale, il était temps pour nous de rejoindre le Monténégro. Sur la route qui nous conduit vers la frontière, nous essayons d'échanger avec des enfants bosniens curieux dont les seuls prénoms que nous retenons sont ceux de Milache ou Vassili. La route est étroite et en mauvaise état mais cela n'empêche pas certains poids lourds d'y circuler. La loterie des bakchichs est lancé avec en guest le douanier bosnien qui négociation faite, nous demande 20 euros pour nous laisser passer avec un défaut mineur d'assurance.



Petite parenthèse, mais pas des moindres, la Bosnie est le premier pays sale que nous traversons. Pas juste sale comme nous, 2 semaines sans une vraie douche record à battre, mais sale comme si à de nombreux endroits, on avait décrété que la nature était une déchetterie. Une déchetterie mais aussi une casse géante, certainement la plus grande casse à ciel ouvert d'Europe. C'est l'épisode 2 de la série passion voiture. La Bosnie, c'est le pays de la vieille golf GTI de papy. Du coup, on vous laisse imaginer les casses. Des rétros, des portes, de toutes les formes et de toutes les couleurs. Des spécimens de l'automobile jamais recensés sur terre, impressionnant! On s'est même demandé si on allait pas ramener des accessoires pour tunner notre Jeannot.


On voulait finir cet article en remerciant nos amis et nos familles pour le petit pécule qui nous a permis de venir jusqu'ici sans entamer nos économies, mais également pour tous les cadeaux que vous nous avez offert et qui nous ont déjà été utiles ou qui le seront, on en doute pas. Petite dédicace spéciale pour les lampes frontales offertes par Joël, indispensables à nos besoins nocturnes, aux boules quies offertes par Caro nous permettant des sommeils réparateurs et à l'aspirateur offert par Yayo et Yaya qui rejette aussitôt au même endroit, tout ce qu'il aspire!