Le Monténégro nous l'avons traversé en 2 temps, car nous étions assez curieux d'aller faire un léger détour par le petit bout de terre croate orphelin séparé de sa terre mère par la Bosnie et connue pour sa magnifique ville fortifiée, Dubrovnik. C'est pour cette raison que l'on a décidé de vous en parler en deux temps, deux actes, avec comme au théâtre des comédiens, des situations incongrues, et surtout des dénouements.





Acte 1 

Pour arriver au parc national du Durmitor, il nous a fallu quitter la Bosnie et passer la douane monténégrine. On a supposé que les douaniers bosniens devaient bien s'ennuyer car ils ont été très pointilleux sur ce contrôle de routine. Nous n'avions pas fait attention mais le numéro de plaque d'immatriculation sur notre carte verte et sur la carte grise de notre vaillant Jeannot ne correspondaient pas. Apparemment les douanes des 3 autres pays que nous avons traversé n'y ont également vu que du feu. Nous comprenions cependant l'erreur manifeste : nous avions oublié de faire le changement de numéro des documents quand nous avons changé nos plaques d'immatriculation. Autrement dis, c'est comme si nous avions l'assurance d'un autre véhicule ou plutôt pas d'assurance pour notre véhicule. Ils auraient pu être compréhensifs ces deux oiseaux là et nous laisser franchir la barrière Exit du pays. C'était sans compter cet ennui mortel dont nous les avions tiré. " You have two solutions Tony". La première était de rebrousser chemin et de retourner à la ville s'enquérir d'une assurance valide autant dire faire un aller retour Tours-Vierzon sur de la piste ou Lyon- Annecy en nid de poule. Ou alors... On a mis un certain temps à comprendre... Il parlait de café... allez hop un billet dans le passeport ni une ni deux l'affaire était réglée. Le problème s'est répété 150m plus loin à l'entrée du Monténégro où nous faisons l'acquisition de l'assurance "sava" contre 15€. On oubliera pas de mentionner qu'on était un vendredi 13, alors forcément les galères ne se sont pas arrêter la.


Voulant nous rendre au parc national du Durmitor, on a voulu couper par une petite route pour gagner une demie heure. La route était follement belle. On a fait subir à Jeannot une montée des plus raides. On arrivait bientôt au col quand une fermière qui se baladait nous a fait un signe négatif avec son index.Nous nous sommes arrêtés à sa hauteur, nous lui avons montré le parc et l'accès par lequel on voulait passé. Après une joute gestuelle des plus comiques pour se comprendre, elle confirmait nos craintes. La neige encore présente malgré un temps parfait rendait le chemin inaccessible. Marche arrière. Le détour à réaliser en revenant en parti sur nos pas était d'une centaine de kilomètres par des chemins sinueux de montagne. Le soleil commençait à se coucher. En mettant les gaz, nous sommes arrivés pile à l'heure du repas à Zabljak, prêt à en découdre avec ce fameux Durmitor. C'était peu de le dire.


Les neiges résistantes nous ont contraint à reconsidérer nos ambitions de trackers. Nous décidons de faire le tour du black lake à prioris de la difficulté d'une balade digestive d'un dimanche en famille. À priori seulement car le lac est connu pour ces glaciers. Sa partie ombragée couplée à la température fraîche due à l'altitude font qu'ils sont encore présents à cette période de l'année et menacent de nous faire atterrir à tout moment en son sein. Habilement cramponnés aux branches , avec de belles suées, nous finissons le tour de cette belle nature gelée. Sages de l'expérience du matin, nous décidions l'après-midi d'aller marcher dans les plaines aux alentoursde la ville et découvrir ces magnifiques steppes à perte de vue. Un restaurateur nous dissuade de marcher dans le coin car il y a beaucoup trop de neige. Photo à l'appui, il n'y en a pas un seul centimètre. C'est à plus rien y comprendre.



Avant de partir, un peu sur notre fin, on décide de s'attaquer quand même à un bout de cette montagne si dangereuse. Ni la neige par abondance, ni le monstre chien du berger d'à côté ne nous décourage. Notre persévérance nous mènera à un lac en pleine forêt, dont les reflets miroirs translucides donnent à voir une réplique parfaite d'un chapelet de sapin. On en a pris plein les yeux de cette nature sauvage et enchanteresse rimant avec sérénité. Après toutes ces galères, vous l'aurez bien compris on s'est dit qu'on on l'avait quand même bien mérité.




Acte 2

Pour notre retour au Monténégro, nous avons délaissé les montagnes pour la côte puis passer par la capital Podgorica.

Premier étape, la baie de Kotor et son micro climat idéal. Pour vulgariser, c'est la mer qui se glisse sur environ 30km dans les terres avec en pourtour des montagnes calcaires abruptes, des maisons joliements disposées du long de la route reliant les différents villages entre eux. À en croire son nom, c'est la ville de Kotor qui remporte tous les honneurs. Les villes d'Herceg Novi et de Perast valent aussi le coup d'oeil, plus petites, plus charmantes. En déambulant dans l'une d'elle, on est tombé sur ce que le propriétaire huberluesque et très sympathique revendique être comme la petite librairie du monde"avec ces 3,8m2. Notre tour prend fin à Kotor, une ville fortifiée et épousant le relief de la montagne. Avec presque 30 degrés au thermomètre, les quelques 1856 marches nous ont coûté en sueur mais l'effort est récompensée par une vue imprenable sur la baie.



Avant de rejoindre Podgorica, on a cherché une belle plage pour passer le nuit. On est tombé sur une immense plage quasi déserte où on a établi notre campement pour la nuit. Nuit qui fût des plus brèves, une tempête sollicitant plus que jamais les amortisseurs usés de notre Jeannot fatigué et nous tenant éveillé une grande partie de la nuit. Le périple monténégrin prend fin avec la capitale Podgorica, où nous nous sommes installes dans l'auberge de jeunesse de Lena, le temps d'une nuit, d'une douche, et d'un réglage de papier. Merci mère Brigitte. On a pris le temps d'une soirée pour découvrir la ville de nuit. Elle avait une bien meilleure allure que de journée. On y a rencontré Doka et sa femme, avec qui nous avons échangé des anecdotes de voyage et troqué quelques billets.


Rideaux ! Ainsi s'achève notre périple monténégrin qui nous amène à notre prochaine destination l'Albanie. On a écouté quelques conseils et d'anecdotes sur ce pays : un voyageur croisé à la capitale nous a assuré s'être fait extorqué de l'argent, notre hôte Magdalena nous conseillé de nous délester de quelques euros aux cas où nous serions dans une situation instable et un blogueur repéré sur la toile parle d'un hotel-restaurant-supermarché-station-essence construit en forme de paquebot. On a hâte de vous raconter.