Quelques personnes nous avaient averti des roublardises et autres extorsions pratiquées ici, en Albanie. Le ton est donné quelques kilomètres après avoir passé la frontière, où un flic de genre police municipale, ressemblant plus à un gardien de la paix avec son panneau STOP à la main, nous arrête pour défaut de faux de croisement. Hardy est accompagné de Lorel, lui apparemment est un vrai policier. J'arrive à détendre l'ambiance par mon comique naturel et enfonce le clou en lui faisant remarquer que son insigne est à l'envers. La première "amende" est de 50€. Ce qui donne d'autant plus à rire. Après négociation, l'amende ou bakchich passe de 25 à 10 euros. Une blague sur la corruption policiaire manque de nous envoyer aux bagnes. Finalement, nous nous en sortons pour 1000 lek, soit 7€, la belle affaire ! Bienvenue en Albanie !


Nous commençons donc notre périple en Albanie essayant de mettre de coté nos à priori. Sur notre carte, nous avons recencé des choses à voir et à faire. Par manque de recherches ou vrai néant, notre carte semble un peu vide. Nous avons une semaine pour traverser le pays du nord au sud. Nous optons pour descendre en longeant la côte car la partie ouest l'Albanie est très montagneuse et nous voulons épargner à notre popo des montées qui pourraient le faire littéralement surchauffer. Notre premier arrêt se fait à Krujë, jolie petite ville située sur les hauteurs dont le principal intérêt est son château et sa vieille rue centrale médiévale où les échoppes débordent d'objets en tous genres, du plus au moins authentiques. Un joli souk qui permet à Marion de se lancer dans des négociations avec les petits marchands. Notre parking pour la nuit offre une vue imprenable sur ce qui est pour le moment le plus incroyable sunset jamais vu. Il est situé sur une montagne dominant la ville avec en fond la mer que l'on devine. Nous dégainons les appareils photos et pied immortalisant le spectacle. Les albanais ont l'air beaucoup moins sensible à ça, tournant le dos à la vue et fuyant les moustiques.



La "route" pour la capitale, Tirana, est folklorique. Nous croisons alternativement sur la route des charettes à bras en sens inverse, des chiens suicidaires se jetant sous les roues des camions, des vendeurs de lapins assis sur le bas côté, un animal dans chaque mains. On vous passe la description d'engins bricolés transportant foin, outils ou bien hommes. Pas de contrôles techniques pour ces drôles d'engins dont la banalité dûe a leur nombre fait que personne ne semble s'en soucier.

On avait aussi eu pour info que la conduite en Albanie c'était comme dans le roi lion, la loi de la jungle. Ce n'est pas un mythe urbain. Seul celui qui ira le plus vite, qui forcera le passage le premier, qui klaxonnera le plus et le mieux, gagnera ! Gagnera quoi ? On ne sait toujours pas. Une chose est sûre, nous avons dû nous plier aux règles de ce nouveau code de la route pour ne pas envoyer notre Jeannot droit dans le décor, aussi beau soit-il ! Du coup tout le monde s'écarte quand une voiture double sur une ligne blanche, certains te fonce dessus, nous n'avons toujours pas réussi à l'heure d'aujourd'hui à comprendre cette règle, mais puisqu'on vous dis que c'est la coutume, on s'y est fait.


Parenthèse fermée. Nous sommes allés à Tirana sans vraiment savoir à quoi s'attendre. C'est un capitale nouvelle. Les avenues sont larges, les places sont grandes, on voit qu'il y a de la place qui ne demande qu'à être occupée. La ville s'est construite autour de quelques bâtiments anciens éparses, les épargnant sans pour autant les mettre en valeur. La vie s'organise autour de deux grandes avenues parallèles, çà grouille, çà vit, c'est jovial sans être à graver dans les annales.

Notre prochain arrêt à été Berat, communément surnommée " La ville aux mille fenêtres" puis le site majeur d'archéologie d'Appolonia, avant d'entamer notre retour sur la côte. En atteignant la baie d' Orikum le soir, nous rencontrons des français et naturellement nous partageons avec la bande à Xavier, une joyeuse troupe de profs marseillais, une sardinade au barbecue, maquereaux grillés, une régalade.



Si notre présence dans le nord du pays a été breve , c'était surtout prémédité pour profiter de plusieurs jours sur les plages sauvages du sud du pays qui nous attendaient.

Des plages qui se sont révélées être paradisiaques combinant tous les éléments : translucidité de l'eau, soleil bouillonnant poussant à la baignade, les plages déshumanisés, désertés. On a trouvé dans le sud de l'Albanie, un environnement peu perturbé où le tourisme n'est pas en encore trop développé mais où le potentiel est énorme et où il se peut que la "sauvagerie" des plages que nous avons trouvé, dans quelques années, ne soit plus. On hésite encore pour ce petit cabanon sur cette plage fabuleuse sûrement vendu pour une bouché de pain. On aurait voulu s'attarder mais la Grèce nous attendait.



Nos derniers leks ont été dépensé pour faire traverser à notre fidèle compagnon, un bout de fleuve sur une bicoque un peu bancal. Folklore assuré !


Si on a un conseil à donner, surtout n'allez pas en Albanie du sud, restez sur la cote d'Azur c'est plus sûr. Nous on y retournera pour profiter pour vous de ce merveilleux endroit encore préservé de l'invasion des promoteurs et édificateurs de centres de vacances où les gens lassés finiront par abandonner. Vous l'aurez compris on a adoré l'Albanie, le pays et les gens aussi. On finira de vous convaincre en vous disant qu'en plus la pinte est à 1€30.


Petite parenthèse van life, Marion vient officiellement d'être renommer Mike Marion Horn Begue. l'Amazonie même pas peur, les MS 13 du pipi de chat. Elle sort à 23h à la frontale en pleine forêt pour déféquer, clé de bras aux chiens errants qui croisent son regard et elle braque les autochtones pour de l'eau potable. Une warrior ! On a aussi lancé la saison des douches solaires, très agréable de ne plus avoir à chercher où pouvoir frotter ses aisselles, on peut prendre une douche par jour et en plus elle est chaude.